La Journée internationale de la fille est l’une des multiples facettes de la lutte engagée pour l’égalité femme-homme. Elle permet d’aborder des questions cruciales qui touchent plus spécifiquement les plus jeunes générations : discriminations à l’éducation, mariages des toute jeunes filles, accès aux soins, à l’hygiène et à la nourriture, travail des enfants, excision, disparition de filles, avortements sélectifs... Autant de pratiques absolument inégalitaires, injustes et criminelles qui ont cours sur tous les continents.

En Europe, l’inégalité entre filles et garçons se manifeste de manière un peu moins brutale ou vitale qu’ailleurs. Pourtant la société patriarcale et capitaliste conditionne cette inégalité dès le plus jeune âge, en toute légalité et de manière insidieuse.

En France, les gouvernements se succèdent en revendiquant une Éducation nationale égalitaire, à travers un programme d’instruction morale et civique. À côté de cela, les institutrices et instituteurs perpétuent souvent inconsciemment des traitements inégalitaires : les espaces de récréation sont par exemple monopolisés par des jeux pratiqués exclusivement par les garçons (lire « Fille = garçon ? À société sexiste, école sexiste » http://www.cnt-f.org/nautreecole/?Fille-garcon-A-societe-sexiste). Les lectures proposées aux filles et aux garçons sont différentes, car les garçons ne veulent pas lire de contes (grand bien leur fasse d’ailleurs, la plupart des contes traditionnels sont sexistes !). Les règlements intérieurs des collèges et lycées voilent à peine des exigences vestimentaires visant exclusivement les filles, parce que les garçons ne savent pas se tenir face à une jupe ou une bretelle de soutien-gorge. Que dire encore des réflexions du personnel éducatif qui laisse toute latitude aux garçons pour pourrir la vie des filles ? « Aujourd’hui les garçons, n’embêtez pas les filles, c’est la journée de la femme ! » (sous-entendu : Vous pourrez les emmerder impunément demain et les jours suivants !).

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