LES RETRAITES ? OUI, MAIS PAS QUE !
BLOCAGE !

Les mobilisations actuelles sont très puissantes. Elles expriment un mécontentement général contre toute la politique de régression sociale du gouvernement actuel et de ceux qui l’ont précédé, pas seulement contre la réforme des retraites. Il nous faut collectivement mettre à profit ces mobilisations massives pour œuvrer à l’émergence d’une plateforme revendicative ambitieuse. Pour y parvenir, il faut commencer par tout bloquer !

Blocage de la contre-réforme des retraites !
Métro, boulot, caveau c’est non ! D’après les chiffres du Conseil d’Orientation des Retraites, il n’y a pas besoin de réforme. Quand bien même il faudrait financer notre système par répartition, il suffirait d’aller chercher l’argent là où il est : dans les poches des actionnaires qui s’enrichissent au détriment de celles et ceux qui produisent les richesses, les travailleuses et les travailleurs. Les entreprises du CAC40, massivement soutenues par l’argent public pendant la crise sanitaire, annoncent des bénéfices record.

L’évasion fiscale, que le gouvernement refuse d’aller chercher, représente au bas mot 60 à 80 milliards d’euros par an, soit l’équivalent du budget de l’Éducation nationale. Voilà de quoi financer de belles conquêtes sociales !

Blocage des prix !
La flambée des prix est actuellement la préoccupation première de toutes et tous, car elle touche essentiellement les produits de consommation courante (denrées alimentaires, énergies, transports, etc.). « On y arrive plus ! » est certainement la cause première de la colère qui fait descendre des centaines de milliers de gens dans les rues.
L’inflation galopante que nous connaissons n’est pas le fruit du hasard ni de la guerre en Ukraine, c’est le résultat de la création monétaire d’ampleur opérée par la Banque Centrale Européenne depuis 2008 et jusqu’à il y a peu. Il s’agit d’une dévaluation discrète de notre monnaie : la planche à billets a tourné à plein régime pour permettre à la BCE de racheter les créances douteuses/pourries des banques et autres gros investisseurs. Maintenant, on nous présente l’addition : il s’agit d’un transfert de richesses sans précédent, du vol en bande organisée.
Revendiquons l’augmentation générale des salaires, des pensions et des retraites ! Oui c’est possible car la part des salaires dans le PIB ne cesse de baisser depuis 1949. C’est le résultat direct de l’opposition entre la classe dominante et la classe laborieuse.

Blocage de la régression sociale !
Depuis septembre 2022, une avalanche de mesures rétrogrades ont été prises contre les travailleurs. Ainsi, le gouvernement s’est attaqué à toutes les protections sociales (santé, chômage, logement, etc.). Ces mauvais coups s’ajoutent à ce qui avait déjà été imposé précédemment, restreignant les libertés individuelles et collectives (Loi Travail, Loi Sécurité Globale, Loi de Programmation de la Sécurité Intérieure, etc.). La Sécurité sociale est attaquée aujourd’hui au prétexte qu’elle coûterait trop cher. Pourtant, après-guerre, sa mise en œuvre a été possible dans un pays à feu et à sang. Le PIB du pays en euros constants est passé de 13,2 milliards d’euros en 1949 à 588,59 milliards d’euros en 2022 ! Protégeons nos conquis sociaux, exigeons l’abrogation des lois de régression sociale !

Blocage de la précarité !
À travers les contrats temporaires, l’intérim ou l’auto-entreprenariat, la précarité frappe plusieurs millions de salarié·es ! La Loi Travail a supprimé de très nombreux droits, elle tend surtout à généraliser « l’ubérisation », c’est à dire un retour au XIXème siècle (pas de congés, pas d’assurance maladie, pas de protection sociale). L’économie numérisée détruit toujours plus d’emplois : il est urgent de partager le travail et les richesses ! Le gouvernement fait baisser artificiellement les chiffres du chômage en provoquant des radiations massives. Il faut mettre fin au harcèlement des chômeur·euses et abroger les dernières lois sur l’assurance chômage ! Il faut imposer le passage aux 32 heures hebdomadaires et la retraite à 55 ans pour tou·tes ! Il faut abroger la Loi Travail et rendre son pouvoir de protection au Code du travail !

Blocage de la criminalisation des étranger·ères !
Le projet de Loi Asile et Immigration propose d’instituer un véritable régime de traque et de criminalisation des exilé·es : multiplication des centres de rétention, assignation à résidence, inscription des étranger·ères sans-papiers ayant reçu une OQTF au fichier des personnes recherchées. Le nouveau titre de séjour prévu correspond à la volonté d’imposer aux salarié·es les conditions de salaires et de travail dégradées exigées par les patrons des secteurs dits « en tension » pour pouvoir ensuite les généraliser. Mobilisons-nous contre ce projet visant à instituer une immigration jetable !

Blocage de la militarisation de la société !
Le gouvernement a repoussé l’annonce de la généralisation du Service national universel (SNU) par peur que la jeunesse se mobilise et converge avec le mouvement contre la réforme des retraites. Cette pathétique et inutile tentative d’embrigadement des jeunes (hymne national, marche au pas, lever du drapeau, encadrement militaire…) ponctionnerait environ 2 milliards d’euros par an sur le budget de l’Éducation national et réduirait le temps scolaire. Mobilisons-nous contre ce projet absurde !

Blocage des nationalismes et des guerres !
Imposons la paix au plus vite, en Ukraine comme ailleurs. Le Capital n’a jamais reculé devant une boucherie militaire pour se refaire une santé. Avec un budget annuel passant à 60 milliards (400 milliards sur la période 2024-2030), l’Armée française ne connaît pas la crise. À bas toutes les armées ! Affirmons notre solidarité internationale avec toutes les travailleuses et tous les travailleurs ! Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !

Blocage du productivisme !
L’impact de la logique capitaliste sur l’environnement naturel et sur la vie des êtres humains est catastrophique. L’exploitation capitaliste a pour seule logique la recherche du maximum de profits. L’extractivisme conduit à l’épuisement des ressources et à la catastrophe climatique. Défendons une écologie portant un projet alternatif de société, une volonté de transformation sociale radicale, vers une reprise en main globale de la production et de la consommation !

Blocage du patriarcat !
Les femmes seraient les premières à être appauvries et précarisées par la réforme des retraites. Elles ont toujours des salaires inférieurs de 26 % et des pensions de retraite inférieures de 40 % à celles des hommes ! Le 8 mars, Journée internationale pour les droits des femmes, mais aussi tous les autres jours de l’année, agissons pour l’égalité hommes-femmes ! À travail égal, exigeons un salaire égal !

Blocage de l’économie !
Le pouvoir reste sourd à la mobilisation de la rue. Visiblement, il ne craint pas les manifestations pacifiques aux allures de processions. Par contre, c’est certain, il redoute une chose : le blocage de l’économie. Il a d’ailleurs été dit aux organisations syndicales « Soyez raisonnables ». Oui, soyons raisonnables, engageons une vraie grève, une grève générale et prolongée !

POUR UN BLOCAGE TOTAL, INVERSONS LE RAPPORT DE FORCE !
NON AUX JOURNÉES D’ACTION ISOLÉES !
OUI À LA GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE !