En 2019 en France, 151 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
151 féminicides et combien de coups, de membres brisés, de viols, de soustraction d’enfants, d’humiliations, d’intimidations, de chantages économiques, de mesures coercitives, de menaces ? Aucune femme et aucune fille n’est à l’abri. La majorité des violences est commise dans la sphère la plus proche, quel que soit le milieu social.
En 2020, 40 féminicides ont déjà eu lieu. C’est moins que l’année dernière à la même date mais c’est toujours beaucoup trop, d’autant que la crise sanitaire et le confinement se sont accompagnés d’une forte augmentation du nombre de dépôts de plaintes. Dans 70 % des cas, le féminicide est déclenché par l’envie de partir de la victime : les procédures de protection et d’accueil d’urgence sont vitales et doivent disposer de moyens à la hauteur des enjeux.
Le gouvernement actuel multiplie les annonces sans allouer de moyen supplémentaire à la lutte contre les violences à l’égard des femmes. Le « Grenelle des violences conjugales » s’est ainsi fait à budget constant. Le gouvernement se défausse sur des numéros verts gérés par des associations qui pallient les carences de l’État et fonctionnent en partie sur des dons.
Les associations d’accueil et d’écoute dénoncent inlassablement un manque patent de moyens et de structures. Elles dénoncent le manque de formation des personnes accueillant les victimes dans les commissariats et les gendarmeries. Les refus d’enregistrer les plaintes sont illégaux (art. 15-3 du code de procédure pénale) mais ils existent pourtant : des exemples ont été signalés dans notre département pendant le confinement ! Quand les plaintes sont déposées, elles ne sont pas systématiquement transmises au procureur ou sont classées sans suite (80 %).

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