Le jeudi 20 juin 2024, le syndicat CNT 30 a organisé un rassemblement suivi d’une manifestation dans les rues de Nîmes, depuis la Maison carrée jusqu’à la place Montcalm, face à la plaque en hommage « aux combattants républicains espagnols qui ont lutté et donné leur vie pour la liberté dans nos deux pays ».
Le texte d’appel unitaire intitulé « Halte au fascisme ! Halte au colonialisme ! À bas le capitalisme ! » a été signé par AFPS Nîmes, CNT 30, CNT - Solidarité ouvrière 30, Collectif du TGJ30, Collectif Travail social du Gard, Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre, Confédération paysanne du Gard, OST Nîmes, Les Simones, UDIRS30 (voir PJ).
La manifestation a réuni environ 150 personnes dans une ambiance festive et revendicative, derrière une banderole portant le slogan « Derrière le fascisme se cache le capital ».
Voici ci-dessous le texte de la prise de parole au nom de la CNT30 :
« L’extrême-droite, les syndicats de la CNT s’y sont toujours frontalement opposés. Le nom de la CNT a été adopté en 1946 en hommage aux révolutionnaires antifascistes espagnols dont certains, après s’être battu contre les troupes franquistes, ont participé à la Libération de Paris et à la défaite de l’occupant nazi. Au XXIe siècle, les syndicats de la CNT luttent inlassablement contre le nationalisme et les lois xénophobes. Nous sommes pleinement conscientes et conscients du risque que font peser les résultats sans précédent des récentes élections européennes, et plus encore la décision pyromane de dissolution de l’Assemblée prise dans la foulée par Macron. Celui-ci, en instituant le FN/RN comme opposant officiel et en pratiquant une politique autoritaire et antisociale, a depuis des années pavé le chemin du pouvoir à l’extrême-droite. La loi immigration n’était que l’un des nombreux gages donnés à un électorat tenté par le fascisme.
Quels que soient les résultats électoraux des législatives à venir, parce que l’extrême-droite est déjà là et que ses idées infusent largement la classe politique, il est plus que jamais nécessaire d’inscrire l’antifascisme dans notre agenda quotidien. Pas seulement en adoptant une posture antiraciste, mais par une implication de chacune et chacun dans les luttes, dans les syndicats, dans les structures de solidarités, pour combattre partout l’avancée de l’extrême-droite et les conséquences de sa politique. Car les résultats électoraux nous l’indiquent en filigrane, l’extrême-droite est déjà partout ou presque. Son discours xénophobe est plébiscité par certaines et certains, jusque sur nos lieux de travail.
Si les partis de gauche et de la social-démocratie décident, dans une volonté d’union face au risque d’extrême-droite, d’employer l’étiquette de « Front populaire », rappelons que les résultats sociaux de celui-ci sont en grande partie à mettre au crédit du mouvement social, des occupations d’usines et des grèves. Même si nous ne sommes plus en 1936 (le Front populaire avait alors gagné...), n’ayons aucune naïveté : hier comme aujourd’hui, sans un mouvement syndical et social fort, pas de conquêtes sociales ; sans un mouvement social fort, pas d’obstacle sur la route qui mène au fascisme !
Enfin, n’oublions pas que pendant ce temps Macron et ses acolytes sont toujours au pouvoir, et continuent avec acharnement leur politique antisociale, notamment par le maintien de la énième réforme de l’assurance chômage, laquelle touchera fortement les précaires. Elle devrait passer par décret avant le 1er juillet sans aucun débat au Parlement évidemment puisque l’Assemblée est dissoute ! LREM ou RN, c’est la même violence sociale. C’est une violence réelle, immédiate, contre les racisé·es, contre les colonisé·es, contre les LGBTQIA+, contre les femmes, contre les plus précaires, contre les travailleur·euses et les retraité·es.
N’oublions jamais que derrière le fascisme se cache le Capital. Jusqu’ici le patronat s’est satisfait des sociaux-démocrates et des libéraux pour défendre ses intérêts. Demain, il peut très bien s’accommoder du fascisme pour les accroître toujours plus.
N’oublions pas que le génocide continue à Gaza ! N’oublions pas que les crimes de guerre se poursuivent dans les territoires palestiniens occupés ! N’oublions pas qu’en Kanaky, les milices blanches continuent d’abattre impunément des Kanak avec le soutien des forces répressives de l’État colonial français !
Participez aux manifestations, aux grèves, qui ne manqueront pas d’être appelées dans les semaines et mois à venir pour s’opposer à l’extrême-droite et à ceux qui lui permettent d’arriver au pouvoir. Surtout, inscrivez-vous dans la lutte sur la durée, partout, rejoignez les collectifs et les syndicats qui se battent au quotidien.
Des actions multiples sont possibles, mais avec un seul mot d’ordre : NO PASARÁN ! »